Traduction de Myocarditis post-vaccination; should we be concerned? (11 janvier 2022)
Israël a été le canari dans la mine, le premier pays à signaler une recrudescence inquiétante des cas de myocardite (inflammation du muscle cardiaque).
Les premières données indiquaient que les myocardites survenaient plus fréquemment chez les jeunes hommes (16-19 ans), en particulier après la deuxième dose, à un taux de 1 sur 6600.
Le CDC américain a tenté d'éteindre les flammes. Selon son système de surveillance, les taux de myocardite après vaccination ne présentaient pas de différence par rapport aux taux de base attendus.
Le mois suivant, le CDC a publié ses propres données : chez les hommes de moins de 40 ans, le taux de myocardite était de 1 sur 31 000 après deux doses d'un vaccin à ARNm.
Le problème refusait de disparaître. En juillet 2021, l'UE a mené sa propre enquête et conclu à l'existence d'un « lien potentiel entre l'inflammation cardiaque et les vaccins à ARNm. »
C'est alors que tous les principaux organismes de réglementation des médicaments – aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie et en Europe – ont ajouté un avertissement sur les vaccins à ARNm concernant le risque de myocardite chez les hommes de moins de 30 ans.
Pour apaiser les craintes du public, les autorités ont affirmé que les cas étaient bénins, incroyablement rares et qu'ils se résolvaient sans traitement. Par conséquent, les avantages de la vaccination des jeunes l'emportaient sur les risques.
Les études se multiplient
En septembre 2021, une étude en prépublication réalisée, par Høeg et ses collègues, a de nouveau tiré la sonnette d'alarme.
Les auteurs avaient examiné plus en détail le système américain de signalement des effets indésirables des vaccins (Vaccine Adverse Event Reporting System, VAERS) et fourni une analyse plus fine que celle du CDC.
L'incidence des myocardites chez les jeunes hommes était de 1 sur 10600 (16-17 ans) et de 1 sur 6 200 (12-15 ans), et la majorité d'entre eux, 86 %, avaient dû être hospitalisés.
Les sceptiques se sont rués sur les médias sociaux pour discréditer l'article et attaquer l'auteur principal, affirmant que les chiffres avaient été « largement surestimés ».
Mais la FDA a ensuite publié un rapport qui a sans doute remis les critiques à leur place. Le rapport contenait les données de Pfizer qui montraient des taux de myocardite plus élevés que ceux précédemment rapportés par le CDC, soit 1 sur 15 000 (hommes de 16 à 17 ans).
Moderna semblait être lié à un plus grand nombre de cas que Pfizer.
Par excès de prudence, la Suède, la Norvège et la Finlande ont donc rompu les rangs avec leurs homologues européens et suspendu l'utilisation du vaccin Moderna chez les moins de 30 ans. Peu après, la France et l'Allemagne ont suivi.
Les autorités ont continué de prôner la vaccination de masse, affirmant que les jeunes étaient plus susceptibles de contracter une myocardite s'ils attrapaient la COVID-19 - citant une publication insuffisamment validée qui utilisait des « estimations ».
Les études ont continué d'affluer.
Une étude de Hong Kong a montré que l'incidence de myocardites chez les hommes de 12 à 17 ans après deux doses de Pfizer était de 1 sur 2 700, et une autre, réalisée par des chercheurs d'Oxford, a déclenché des débats houleux entre universitaires.
Il s'agissait de la première étude qui remettait fortement en question le discours dominant selon lequel les myocardites étaient plus fréquentes après la COVID-19 qu'après la vaccination chez les jeunes hommes de moins de 40 ans (graphique).
L'effet était apparent après les 2e et 3e vaccins Pfizer et les 1er et 2e vaccins Moderna, mais s'inversait chez les plus âgés.
Enfin, une étude en prépublication de Kaiser Permanente (un réseau américain) a également trouvé des taux élevés de myopéricardite après deux doses d'un vaccin à ARNm; 1 sur 1800 chez les hommes âgés de 18 à 24 ans et 1 sur 2600 chez les sujets masculins âgés de 12 à 17 ans.
Les auteurs ont conclu que « l'incidence réelle de la myopéricardite est nettement plus élevée que l'incidence signalée aux comités consultatifs américains. »
La myocardite post-vaccination est-elle « légère »?
Le Dr Peter McCullough est un cardiologue, interniste et épidémiologiste basé au Texas et corédacteur de la publication Reviews in Cardiovascular Medicine.
Tout au long de la pandémie, le Dr McCullough a pris en charge les complications cardiovasculaires de l'infection virale, mais aussi les lésions apparues après l'administration du vaccin contre la COVID-19.
Il rejette l'idée que la plupart des cas de myocardite post-vaccinale sont anodins ou « légers ».« Ils présentent soudainement des douleurs thoraciques, des taux élevés de troponine [indiquant des lésions cardiaques musculaires], des modifications de l'ECG et environ trois quarts d'entre eux présentent des signes de lésions cardiaques par échocardiographie ou IRM », a-t-il déclaré.
L'expérience du Dr McCullough au chevet des patients est étayée par une vaste série de cas de myocardite post-vaccinale présumée chez des personnes de moins de 21 ans publiée dans Circulation.
Les IRM cardiaques ont montré que 77 % des patients présentaient des anomalies, et parmi eux, 99 % présentaient un rehaussement tardif au gadolinium (signe de fibrose ou de tissu cicatriciel) et 72 % un œdème myocardique (gonflement du muscle cardiaque).
Il est trop tôt pour se prononcer sur les conséquences à long terme pour les personnes qui contractent une myocardite après la vaccination, mais une étude de 2019 publiée dans Circulation suggère que 13 % des cas de myocardite se terminent par une altération de la fonction cardiaque.
Le Dr McCullough affirme que cela pourrait n'être que la partie émergée de l'iceberg.
« Je pense qu'il se produit actuellement un grand nombre de myocardites subcliniques. L'une des manifestations possibles est que nous voyons de plus en plus d'athlètes, principalement dans la tranche d'âge des 18-24 ans [tenus de se faire vacciner], s'effondrer sur les terrains de soccer", explique le Dr McCullough.
« L'une des choses qu'ils doivent faire, en termes de traitement, est de s'abstenir absolument de toute activité physique, car un exercice extrême alors que le cœur est en inflammation déclenchera une mort cardiaque subite. »
Les plateformes de médias sociaux ont été inondées de montages vidéo de joueurs de soccer s'effondrant sur le terrain, mais les sceptiques ont nié tout lien avec les vaccins, affirmant que la mort cardiaque subite a toujours été un problème dans le sport et que l'augmentation des événements est une "coïncidence".
Récemment, les autorités sanitaires de Nouvelle-Zélande ont déclaré qu'un homme de 26 ans était décédé d'une myocardite liée au vaccin de Pfizer.
Qu'en est-il du taux de base de myocardites pédiatriques?
La myocardite est normalement très rare dans la population pédiatrique (4 par million par an), et la recrudescence de cas post-vaccination signalés au VAERS des CDC (n = 23 317 cas au 31 décembre 2021) inquiète le Dr McCullough.
« Si le taux de base est de 4 par million par an, nous avons maintenant des taux de myocardite induite par le vaccin qui sont de l'ordre de 200 à 400 par million en un an [1 sur 5000-2500] », dit le Dr McCullough.
« Et n'oubliez pas qu'il s'agit d'enfants n'ayant pas reçu de dose de rappel. Quand les doses de rappel commenceront, les chiffres pourront atteindre 600 à 800 par million par an [1 sur 1 600 - 1 250] », ajoute-t-il.
Les taux de myocardite sont plus élevés chez les jeunes hommes, probablement en raison des androgènes (hormones comme la testostérone).
Des chercheurs brésiliens ont affirmé avoir obtenu des résultats favorables après avoir traité des patients atteints de la COVID-19 avec un traitement anti-androgène, mais des recherches supplémentaires devront être menées. Cela pourrait également expliquer pourquoi certaines données laissent penser que les enfants pré-pubères de 5 à 11 ans sont moins touchés par la myocardite que ceux de plus de 12 ans.
Quel est le mécanisme biologique?
Le mécanisme de la myocardite induite par le vaccin n'est pas bien connu, mais il est probable qu'il soit lié aux nanoparticules lipidiques du vaccin qui transportent l'ARNm.
Le vaccin est conçu pour être injecté par voie intramusculaire (dans le muscle deltoïde) et produire une réaction immunitaire locale. Cependant, des études sur des molécules de substitution figurant dans les données réglementaires montrent que les nanoparticules lipidiques peuvent se déposer dans des tissus distants du site d'injection, notamment dans le foie, les glandes surrénales, la rate et les ovaires.
« Les nanoparticules lipidiques sont distribuées dans tout le corps et, invariablement, certaines sont absorbées par le cœur. La mosaïque de cellules contenant les nanoparticules lipidiques peut commencer à produire la protéine spike (spicule), ce qui déclenche une inflammation dans ces tissus », explique le Dr McCullough.
« Nous savons aussi maintenant que la protéine spike circule dans le sang pendant environ deux semaines après l'injection, et, chez certaines personnes, elle peut circuler et être mesurable jusqu'à un mois après l'injection. Cette protéine spike en circulation libre peut également se déposer dans le cœur ».
Une étude menée par Avolio et collègues démontre que la protéine spike a la capacité de provoquer des changements moléculaires et fonctionnels dans les péricytes vasculaires humains, qui sont les cellules de soutien autour des capillaires entourant les cellules du muscle cardiaque.
Interprétation des résultats
Il y a plusieurs éléments à prendre en compte lorsqu'on envisage de vacciner les enfants et les jeunes adultes contre la COVID-19.
1. De nombreux jeunes (40 % des enfants aux Etats-Unis) ont déjà été exposés à la COVID-19 et ont donc une immunité récente.
2. Le taux de survie à la COVID-19 chez les enfants et les adolescents est > 99,99 %, selon une étude du professeur John Ioannidis de Stanford, le risque de décès est donc faible.
3. Le risque d'hospitalisation pour les jeunes sans comorbidités est également faible. Par exemple, au plus fort de l'épidémie de delta à Sydney, la majorité des enfants infectés (<16 ans) avaient une maladie asymptomatique ou sans gravité, l'hospitalisation était rare et davantage d'enfants ont été hospitalisés pour des raisons sociales que pour des raisons médicales.
4. Maintenant qu'omicron est apparu et se présente comme une maladie plus bénigne (30 à 50 % de risque d'hospitalisation de moins que delta), les vaccins actuels sont nettement moins efficaces, ils ne préviennent pas l'infection, ni la transmission.
5. Maintenant que les États-Unis ont affirmé que toute personne de plus de 12 ans devrait recevoir une injection de rappel, quel sera le risque supplémentaire lié à chaque injection d'ARNm? L'autorité de réglementation de l'Union européenne vient d'avertir que des injections de rappel fréquentes contre la COVID-19 pourraient avoir un effet négatif sur le système immunitaire.
Certains experts ayant fait la synthèse des données estiment désormais que les avantages d'un vaccin à ARNm chez les jeunes adultes dont le risque est déjà faible ne l'emportent pas sur les dangers.
D'autres ont plaidé pour une approche plus nuancée de la vaccination des enfants contre la COVID-19 : espacer davantage les deux doses, recommander une seule dose ou ne vacciner que les enfants présentant un risque élevé de complications liées à la COVID-19.
Malheureusement, l'incertitude et le manque de transparence de la part de sources faisant autorité ont probablement sapé la confiance du public dans la vaccination de routine, et ce pour des générations.
Par Maryanne Demasi, PhD
Traduction effectuée par Perig Gouanvic.
*Pfizer est toujours utilisé dans ces pays. Des taux plus élevés de myocardite, associés à Moderna, pourraient être dûs à une concentration plus élevée d'ARNm (100 µg) par rapport à Pfizer (30 µg).
Declaration d'un des plus importants sinon le plus influent medecin-epidémiologiste du Québec:
Journal de Montréal (12 janvier 2022): "«De dire qu’on va faire comme si l’infection n’existait pas et que ça prend trois doses pour tout le monde pour le passeport [vaccinal], oui, ça rend le passeport facile à gérer, mais est-ce que c’est une raison médicale qui justifie ça? Bien non», a souligné Gaston De Serres.
Bref: La 3e dose n'a pas de justification médicale, elle sert uniquement à la gestion de l'état de surveillance.